Valider la qualité Data : un nouvel enjeu pour le marché. Le CESP s’organise pour relever ce défi en travaillant sur trois axes complémentaires, métier, logiciel et matériel.
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Le forum de l'audience N°20 - La lettre du CESP
Valérie Morrisson


ÉDITORIAL
Le CESP affûté pour la data

La data est souvent présentée comme le nouvel « or noir ». Les données massives sont effectivement de plus en plus souvent utilisées pour enrichir des données d’enquête, pratiquer l’audience planning ou faire tourner des modèles. Le CESP s’est organisé pour accompagner le marché dans cette évolution en travaillant sur trois axes complémentaires, métier, logiciel et matériel.

Côté métier, une Direction Data Science a été créée mi 2018 et l’équipe, étoffée début 2019, compte désormais quatre collaborateurs. Cette équipe utilise des langages et environnements qui lui permettent de traiter une très large gamme de problématiques, allant de simulations d’hybridation de données d’audience aux tests d’algorithmes de calcul de visites incrémentales dans un point de vente.
Enfin l’association a acquis un calculateur puissant avec lequel les data scientists répliquent des situations de production de données pour tester les algorithmes proposés au marché.

Avec ces trois axes maîtrisés (métier, logiciel et matériel), le CESP est désormais en mesure d’auditer et de certifier les solutions Data Science de ses interlocuteurs.
Les travaux en cours et les demandes sur les prochains mois démontrent un véritable intérêt du marché de la communication pour un tiers de confiance capable de challenger l’innovation de manière scientifique et transparente.

Ce sera l’occasion pour les collaborateurs du CESP de participer à de nouveaux challenges ambitieux et passionnants !

Bonne lecture !

Valérie Morrisson,
Directrice Générale du CESP

En savoir plus sur le CESP :
Le CESP | Les Collèges | Le Comité Scientifique

 
 
  SOMMAIRE corner
 
Article 01 Francis Moureaux : « L’étude d’audience de la communication extérieure va gagner en précision et en réactivité »
Le Directeur Général d’Affimétrie précise l’utilisation des données tierces dans la nouvelle étude d’audience de la communication extérieure qui repose sur une mesure passive associée, lors des phases de modélisation, à l’utilisation des données tierces massives.
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Article 02 Jean-Paul Dietsch : « Plus de 70 % des sites médias français du Top 100 de Médiamétrie sont certifiés ACPM/OJD et bénéficient de l’hybridation ».
Le Directeur de l’ACPM/OJD témoigne de l’utilisation des données certifiées pour Internet, la presse et la radio demain.
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Article 03 Yves Del Frate : « Les limites aux rapprochements sont dans les organisations elles-mêmes »
Le CEO CSA et Data Solutions Havas explique pourquoi le croisement des données d’enquête et des données massives permet une connaissance du consommateur plus complète, réelle et efficiente. Il en trace aussi les limites.
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Article 04 Guillaume Chauvet : « Les méthodes d’estimation sur petits domaines ont probablement vocation à être de plus en plus utilisées. »
Le nouveau Président du Comité Scientifique du CESP donne son avis d’expert en statistiques sur les défis méthodologiques des enquêtes auditées par le CESP et sur « les estimations sur petits domaines ».
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Article 05 Comment le CESP intègre l’avènement de la data
Olivier Hays, le Directeur Data Science du CESP, explique comment l’organisation professionnelle s’est adaptée côté métier, logiciel et matériel pour traiter une donnée de moins en moins structurée et de plus en plus volumineuse et être en mesure de tester les nouveaux algorithmes proposés au marché.
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Article 06 Le CESP va publier une Grille d’analyse des solutions d’adverification
En plus de la visibilité des publicités digitales, la nouvelle grille, prévue pour l’été 2019, va intégrer le trafic invalide et la brand safety pour le display et la vidéo dans les environnements web et applicatif.
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Brèves Brèves
Trois nouvelles recrues au CESP - Audit de la solution Drive to Store de Capital Data par le CESP - Nouvelle mission d'audit en Slovénie - Présentation des résultats de l'audit de l'opérateur de mesure d'audience de la TV en Inde (BARC)
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Agenda Agenda
Prochains audits du CESP - 3e édition de Jardin Ouverts, Jardins Clos - 8e Printemps des Études - Conférence I-COM à Malaga - Conférence de l'EMRO à Bordeaux - Assemblée générale du CESP - Forum Digital IREP-IAB-CESP
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  Francis Moureaux : « L’étude d’audience de la communication extérieure va gagner en précision et en réactivité » corner
 

Le Directeur Général d’Affimétrie précise l’utilisation des données tierces dans la nouvelle étude d’audience de la communication extérieure qui repose sur une mesure passive associée, lors des phases de modélisation, à l’utilisation des données tierces massives.

Francis MOUREAUXAffimétrie a annoncé une nouvelle mesure d’audience de la communication extérieure reposant à la fois sur un recueil passif des déplacements, des données tierces massives et de la modélisation. Que pouvez-vous nous en dire aujourd’hui ?
Francis Moureaux : Affimétrie mesure les performances des offres de communication extérieure aux niveaux local et national selon une méthodologie auditée par le CESP consistant à identifier les individus qui empruntent, lors de leurs déplacements, les tronçons de rues d’où chaque face publicitaire est visible.

Cette méthodologie très spécifique repose sur la constitution d’une base mobilité associant à chaque individu tous leurs déplacements modélisés sur une cartographie numérique. Pour répondre aux objectifs de la nouvelle audience (mesure de performances à la face, saisonnalisées, horodatées, mesure du digital...), Affimétrie souhaite profiter de l’émergence de nombreuses sources de données tierces pour enrichir cette base mobilité dans l’objectif d’atteindre un niveau encore plus élevé de précision ainsi qu’une grande capacité de réactivité dans la prise en compte des évolutions de comportements de déplacements locaux ou nationaux.
Dans cet objectif, Affimétrie a retenu le dispositif proposé par Ipsos qui repose en effet sur une mesure passive associée, lors des phases de modélisation, à l’utilisation de données tierces massives.
Cette méthodologie est décrite dans la vidéo suivante : https://vimeo.com/294171650

Plus précisément, comment est recueillie la mesure passive de la mobilité ?
FM : La mesure passive de la mobilité (parcours, distance, durée, destination…) est réalisée par Ipsos en équipant des individus (10 000 en 2019) pendant 9 jours d’un boîtier (meter), spécialement conçu à cet effet, doté de multiples capteurs : GPS bien sûr, mais aussi accéléromètre, gyroscope, magnétomètre, baromètre, thermomètre, wi-fi et bluetooth.
Les informations de mobilité très riches et très précises (itinéraires, vitesses, accélérations…) issues de ce recueil passif permettront de connaître finement les déplacements des individus selon leurs profils.
Les terrains 2019 de cette mesure passive ont débuté début mars et sont audités par le CESP.

Quel type de données massives sera utilisé et comment ?
FM : Les informations recueillies lors de la phase terrain (traces GPS par exemple) ne peuvent pas être directement transférées à d’autres individus. Elles doivent être préalablement « analysées » pour identifier les comportements de mobilité auxquels elles sont associées, afin que ceux-ci soient ensuite modélisés puis appliqués à l’échantillon receveur.

Les travaux de constitution de l’échantillon receveur, d’analyse des comportements de mobilité recueillis, puis de modélisation des déplacements seront réalisés en exploitant de nombreuses sources de données massives, notamment pour les objectifs suivants:

  • Constitution de l’échantillon receveur : l’objectif est de modéliser les déplacements de 500 individus par Iris. L’effectif total de la base sur lequel seront réalisées les modélisations sera donc de 8 millions d’individus. Les travaux de création de cette base seront réalisés sur la donnée Insee.
  • L’identification des modes de transports sera réalisée en « comparant » les données recueillies (traces GPS, accélérations, arrêts) aux bases cartographiques enrichies de sources externes. Ainsi, les parcours recueillis par le meter intégrant des arrêts et correspondant aux lignes de transports en commun renseignées sur cartographie numérique permettront d’identifier les déplacements réalisés en métro, bus ou tramway.
  • Les motifs de déplacements seront également identifiés sur cartographie en fonction des « points d'interêt » identifiés dans la zone de destination de chaque déplacement.
  • Enfin, la modélisation des déplacements sur l’ensemble de la population française sera réalisée en mobilisant de nombreuses données exogènes (« big data ») mesurant les flux réels sur les voies : compteurs de trafic et données de la « smart city », navigateurs automobiles et données des opérateurs Télécoms…

Selon vous, quel bénéfice apporte l'utilisation de ces données massives ?
FM : On le voit, les données tierces massives sont au cœur du dispositif proposé par Ipsos et devraient prendre une place encore plus importante au fur et à mesure de leur disponibilité.
L’utilisation de ces données massives « multi sources » répond à l’ambition d’Affimétrie de proposer une étude d’audience reposant sur des bases mobilité toujours plus proches de la réalité du terrain intégrant notamment des mises à jours des data de déplacements de plus en plus fréquentes.

 
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  Jean-Paul Dietsch : « Plus de 70 % des sites médias français du Top 100 de Médiamétrie sont certifiés ACPM/OJD et bénéficient de l’hybridation ». corner
 

Le Directeur de l’ACPM/OJD témoigne de l’utilisation des données certifiées pour Internet, la presse et la radio demain.

Jean-Paul Dietsch

Rappelez-nous, quel est le rôle de l’ACPM/OJD dans la mesure de l’Internet ?
Jean-Paul Dietsch : Depuis l’accord conclu en 2012, nous fournissons aux instituts de mesure dont Médiamétrie nos chiffres bruts (site-centric) issus des mesures de fréquentation des sites et applications. Nos chiffres certifiés servent, entre autres, à la mesure de référence de l’Internet Global de Médiamétrie.
Ces chiffres concernent aujourd’hui plus de 600 supports (350 sites, 150 applis) certifiés par l’ACPM/OJD, pour lesquels nous disposons chaque jour de leurs chiffres de fréquentation : nombre de visites, de pages vues, visiteurs, quel que soit le lieu (France ou étranger) et le terminal de connexion (ordinateurs, tablettes, smartphones). Aujourd’hui, plus de 70 % des sites médias français du Top 100 de Médiamétrie sont certifiés ACPM/OJD et bénéficient de l’hybridation.

Au lancement de la mesure hybride entre les données site centric de l’OJD et les données user centric du panel Médiamétrie//Net Ratings, le marché craignait que cette mesure ait un effet inflationniste. Avec le recul, est-ce le cas ?
JPD : Non, l’hybridation a permis de rééquilibrer les audiences aussi bien à la hausse qu’à la baisse, les données de trafic permettant de redéfinir un poids aux panélistes sous ou sur représentés.

La nouvelle version de l’étude One démarre. Quand aura-t-on les résultats et y-a-t-il une donnée hybride en prévision ?
JPD : Les résultats complets de la nouvelle étude sont prévus en avril 2020. Une hybridation innovante en cours de mise au point est prévue, pour cette date-là (lire encadré).

Quid de la radio ?
JPD : Depuis mai 2013, L’ACPM/OJD contrôle et certifie la diffusion digitale des radios en France, à savoir toute la diffusion réalisée par des terminaux connectés (ordinateur, mobile, box Internet, poste radio connecté…), globalement toute la diffusion radio qui ne passe pas par les transistors. L’objectif est de fournir des volumes de diffusion spécifique à ce mode de consommation de la radio mais aussi les chiffres marché à de nouveaux acteurs « pure players » et à de nouveaux types de diffusion (enceintes connectées…).
En un peu plus de cinq ans, nous sommes passés de 200 radios certifiées à près de 1 400. Le marché est très atomisé. En fait, nous contrôlons plus de 10.000 radios chaque mois, pour 1 400 qui ont souhaité être certifiées et dont nous publions les chiffres.

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Quelles sont les perspectives ?
JPD : Lors d’Innov Audio Paris(1), Stéphane Bodier(2) a annoncé que l’ACPM était en test sur la certification de la diffusion des podcasts via des terminaux ainsi que des enceintes connectées afin de permettre à tous les éditeurs de présenter des chiffres dignes de confiance au marché publicitaire.
Nous avons annoncé, à ce moment-là, que nous travaillions sur la labellisation de l’outil de mesure Médiamétrie, eStat Podcast et que nous sommes, une fois encore enclins à collaborer pour la mise en place d’une mesure d’audience hybride de l’audio digital français, comme nous le faisons déjà pour Internet avec la mesure Internet Global de Médiamétrie.

De quoi s’agit-il ?
OD : Nous nous sommes mis d’accord avec Médiamétrie sur l’éventualité de fournir toute cette donnée dont nous disposons, diffusion digitale de la radio et celle des podcasts à venir pour l’étude de cadrage de l’audio digital demain.

En général, comment définiriez-vous le rôle de l’ACPM ?
JPD : Notre rôle consiste à délivrer au marché la donnée la plus fiable possible, la plus pertinente et surtout la mieux contrôlée, cela pour éviter les travers de toutes les données déclaratives, c’est l’intérêt d’un tiers de confiance, ce que nous sommes.
Nous avons également un rôle dans l’uniformisation de la donnée pour qu’elle soit comparable quel que soit le type d’éditeurs et sa taille. Le e-marché des médias français est relativement préservé, en partie du fait de sa concentration. Le fait d’avoir des sources de données, fortes et locales, qui fournissent la donnée (qu’il s’agisse de l’ACPM/OJD pour le dénombrement ou de Médiamétrie pour l’audience) et d’avoir un organisme d’audit comme le CESP qui opère aussi sur le plan local fait que le marché français est également l’un des plus avancés.
Cette concentration et ce côté national sont un élément de pérennité pour les éditeurs de presse, digitaux, de TV de radio… car, dans les pays où les instituts sont internationaux, globaux, les effets de bord sont plus radicaux.

Comment intervient le CESP ?
JPD : Le CESP intervient a posteriori au moment de l’audit, sur la façon dont Médiamétrie utilise des données dures pour réaliser l’hybridation de la mesure d’audience. Il audite les process pour définir des mesures d’audience basées sur les meilleures méthodes, qu’il y ait hybridation ou pas.

(1) Rencontres intégralement dédiées à l’audio digital. Cette 1ère manifestation, créée par l’ACPM, est déroulée en novembre 2018.
(2) Vice-président de l’ACPM


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Etude ONE Next : ce que l’on sait à date sur l’hybridation

Lancé par l’ACPM en juillet 2016, l’appel d’offres portant sur la nouvelle étude ONE Next de mesure d’audience des marques de presse a été remporté en 2017 par Kantar TNS en partenariat technologique et scientifique avec Mediamétrie.
L’objectif est de permettre une mesure unifiée du print et du digital et d’enrichir les possibilités de media planning.

ACPM Etude One Next

Le CESP a participé à l'ensemble du processus de consultation et de sélection dans le cadre de la démarche « CESP Inside » initiée par l’ACPM.

« Les tests qualitatifs ont eu lieu en novembre-décembre 2017 et les tests quantitatifs en deux volets (février-mars puis octobre 2018) », précise Gilbert Saint Joanis, Directeur de l’ACPM/Expert. « Actuellement, nous posons les bases de l’hybridation ». Les protocoles et les process de traitement étant testés avec les données de l’étude One ancienne, il faudra attendre les résultats définitifs de la nouvelle étude ONE Next – en avril 2020 – pour en savoir davantage.

Celle-ci a trois objectifs, précise Gilbert Saint Joanis :

  • Pouvoir publier des résultats plus fréquents ;
  • Intégrer des éléments de temporalité au travers du Panel Tempo ;
  • Permettre un rapprochement des tendances sur les chiffres de diffusion et d’audience.
 
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  Yves Del Frate : « Les limites aux rapprochements sont dans les organisations elles-mêmes » corner
 

Le CEO CSA et Data Solutions Havas explique pourquoi le croisement des données d’enquête et des données massives permet une connaissance du consommateur plus complète, réelle et efficiente. Il en trace aussi les limites.

Yves Del FrateQuelles sont selon vous les opportunités et les perspectives amenées par le rapprochement des données massives et des enquêtes ?
Yves Del Frate : Le croisement de ces données permet de se rapprocher le plus de la vérité et de l’efficacité.
L’individu digital, celui des algorithmes, est un individu sans histoire, sans antériorité et sans intention.
Les données attitudinales donnent du sens à la donnée comportementale. Elles permettent notamment de répondre à la question « pourquoi ? ».
Avec une approche globale de l’expérience consommateur (UX), qui croise le Consumer Science (signaux informationnels) et l’Analytics (traces de comportement), les données actives et passives, qualitatives et quantitatives, CRM et géomarketing nous apportons une connaissance consommateur plus complète, activable et ROIste.

Quelles sont les limites de ce rapprochement ?
YDF : Les limites sont dans les organisations elles-mêmes… L’enjeu pour les entreprises aujourd’hui est de reprendre la main sur l’ensemble des données dont elles disposent déjà. La connaissance consommateur est encore trop souvent organisée en silo.
Nous militons pour une transformation data qui soit « people centric » ; c’est-à-dire qui participe à remettre l’individu, le consommateur, au cœur des stratégies marketing. C’est la raison d’être de notre programme « data check-up » : aider les entreprises à rassembler leur connaissance consommateur sur une plateforme data unique, qui nourrit l’ensemble des services concernés (DSI, études, marketing, communication, media, CRM…).

Le recueil massif des données n’a pas de valeur sans l’intelligence de leur analyse et la qualité des outils et méthodologies permettant d’effectuer cette analyse. Comment instituts et groupes de communication doivent-ils y répondre ?
YDF : C’est l’institut 2.0, Tech inside ! Nous avons intégré le MarTech dans notre organisation et dans notre proposition de valeur aux clients avec les équipes de DBI, cabinet de conseil spécialisé dans la définition et l'implémentation de stratégies de data marketing.
Nous partons aujourd’hui du conseil data avant de passer au recueil, à l’analyse et à l’activation.
Sondages, panel, social listening, data onboarding, DMP, Data lake… sont le quotidien de nos consultants, analystes, statisticiens, data scientists...

En quoi le CESP peut-il aider et qu’en attendez-vous ?
YDF : Nous n’avons jamais produit autant de publicité en France et pourtant 80 % des marques pourraient disparaître sans que les Français ne s’en soucient. Les médias, la publicité, le digital ne sont pas épargnés par la défiance qui traverse notre société. Le besoin de transparence, les nouvelles réglementations, la rapide transformation des usages créent une exigence de qualité de la relation entre les marques et les individus sans précédent.
La data doit y contribuer avec une offre de qualité, moins de data mais mieux de data. Dans cet écosystème, le CESP a son rôle à jouer pour accompagner la nécessaire révolution qualité de la data et donner une valeur nouvelle aux offres second et third party data.
Un nouvel étalon de qualité data, un nouveau cheval de bataille pour le CESP !


 
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  Guillaume Chauvet : « Les méthodes d’estimation sur petits domaines ont probablement vocation à être de plus en plus utilisées » corner
 

Le nouveau Président du Comité Scientifique du CESP donne son avis d’expert en statistiques sur les défis méthodologiques des enquêtes auditées par le CESP et sur « les estimations sur petits domaines ».

Guillaume Chauvet

Dans le communiqué de presse annonçant que vous preniez la Présidence du Comité Scientifique du CESP vous avez déclaré : « Les enquêtes auditées par le CESP sont actuellement en pleine évolution, et offrent de nombreux défis méthodologiques ». Lesquels ?
Guillaume Chauvet : Je peux citer tout d’abord le nombre grandissant d’enquêtes où l’on remplace une mesure déclarative par une mesure réalisée à l’aide d’un dispositif embarqué recueillant automatiquement les données (audience radio, comportement de déplacement…).
Un dispositif embarqué est a priori plus fiable puisque l’on évite par définition un biais de déclaration, mais un biais de participation est toujours possible. Dans le cas d’une enquête où les deux dispositifs de recueil coexistent (on parle d’enquête multi-modes), mélanger l’information issue des deux sources est également une question complexe.

Un autre défi concerne l’utilisation de sources de données tierces pour améliorer les résultats d’une enquête, ce que l’on appelle parfois l’hybridation. Enfin, certains enquêtes se tournent vers une collecte réalisée entièrement via Internet, sans dispositif d’enquête complémentaire (téléphone ou face à face).
Cela pose un problème de représentativité des estimations, puisque toutes les catégories de la population n’ont pas la même aisance avec Internet, ni la même accessibilité.

L’un des sujets qui mobilise les statisticiens est les estimations sur petits domaines, dès que l’on veut cibler des sous-populations, quel est l’état de l’art de la science sur ce sujet qui mixe statistiques et data science ?
GC : Ce sujet concerne les enquêtes probabilistes réalisées par les instituts nationaux de statistique. L’estimation sur petits domaines désigne le cas où on souhaite produire des estimations à des niveaux fins, alors que la taille d’échantillon disponible à ce niveau ne permet pas une estimation directe de qualité suffisante. De façon schématique, on peut dire que les méthodes d’estimation sur petits domaines consistent à remplacer de la taille d’échantillon par des hypothèses, ou en termes statistiques de la variance par du biais.
De façon un peu moins schématique, l’estimation sur petits domaines va typiquement supposer que l’on peut regrouper des petits domaines en catégories, et qu’au sein d’une même catégorie les comportements sont homogènes. Par exemple, si le petit domaine est une commune, on va supposer que toutes les communes du même type ont le même comportement.
La littérature académique sur le sujet est excessivement vaste, et énormément de méthodes ont été proposées au cours des 20 dernières années.

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Quels sont les pré requis ?
GC : Pour utiliser les méthodes d’estimation sur petits domaines, il faut à la fois une grande expertise technique sur le sujet et un gros travail de recherche sur les sources de données.
Il y a tout d’abord une phase d’appropriation des sources auxiliaires d’information, liées à ce que l’on souhaite mesurer. Il faut ensuite choisir et comparer différentes méthodes d’estimation, et comme je l’ai dit, ces dernières ne manquent pas !
Entre un modèle simple mais facilement explicable, et un modèle mathématique complexe avec un petit côté « boîte noire », j’avoue une préférence pour la première option. Il faut enfin analyser les résultats obtenus, les recaler par rapport à une estimation directe en population entière (étape de benchmarking), et choisir une méthode d’estimation finale. C’est un vrai travail sur-mesure.

En quoi cette thématique des estimations sur petits domaines peut-elle prendre de plus en plus d’importance dans le domaine des sondages ?
GC : Nous entendons de plus en plus ce cliché : il faut faire mieux avec moins, comprendre : produire des estimations à des niveaux plus fins en utilisant moins d’échantillon. A ce titre, les méthodes d’estimation sur petits domaines ont probablement vocation à être de plus en plus utilisées.
Il faut cependant garder en tête que l’estimation sur petits domaines repose sur un acte de foi, et sur des hypothèses qui, dans le meilleur des cas, ne seront qu’approximativement vérifiées. Elles nécessitent également une grande expertise technique et me semblent difficiles à automatiser.

 
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  Comment le CESP intègre l’avènement de la data corner
 

Olivier Hays, le Directeur Data Science du CESP explique comment l’organisation professionnelle s’est adaptée côté métier, logiciel et matériel pour traiter une donnée de moins en moins structurée et de plus en plus volumineuse et être en mesure de tester les nouveaux algorithmes proposés au marché.

Olivier HaysLe thème de la data s’invite dans le domaine des médias. Les mesures de toute nature (audience, efficacité publicitaire…) font de plus en plus appel à des méthodologies hors du commun qui reposent sur l’alliance de plusieurs sources de données aux contours parfois très différents de ce que l’on rencontre habituellement dans le domaine des enquêtes.
Données GPS, cartographies, données de trafic aérien, données de réservations et bien d’autres origines d’informations viennent compléter notre connaissance des comportements des individus dont on cherche à produire des modélisations de plus en plus complexes. Cette donnée, qui autrefois était bien organisée dans des fichiers en lignes-colonnes extraits des systèmes d’informations des instituts, devient de moins en moins structurée et de plus en plus volumineuse à traiter.

Comment anticiper et réagir avec agilité à cette vague de changements liée à la data ? Le CESP s’est organisé en ce sens en travaillant sur trois axes complémentaires : métier, logiciel et matériel.

L’aspect métier est relié à l’apparition de la fonction de Data Scientist, qui travaille sur ce que l’on peut appeler le domaine des mathématiques modernes. La principale qualité de ce métier est l’adaptation, le Data Scientist auditeur doit pouvoir s’adapter à toute situation imprévue : nouveau format de données, nouveau langage de programmation, nouveaux algorithmes…
Cela implique une veille constante des outils méthodologiques afin de réagir au plus vite et apporter des réponses concrètes à des problématiques métier dont il n’existe pas de solution historique. Il est souvent mentionné que la curiosité est un atout pour ce type de métier, c’est non seulement vrai mais totalement indispensable !

Côté logiciel, l’adaptation est également de mise. Le CESP a travaillé à pouvoir s’adapter rapidement aux logiciels de ses partenaires, et utilise en interne les environnements/langages largement exploités en Data Science (Python, R, Tableau …). L’intérêt d’une telle palette d’outils est de pouvoir adresser une grande variété de problématiques tout en conservant une approche organisée. Chaque sujet devient in fine l’assemblage de plusieurs briques logicielles réutilisables d’une étude à l’autre.

Enfin, sur les aspects matériels, le CESP a opté pour l’acquisition d’un calculateur puissant lui permettant de répondre à deux besoins principaux : pouvoir traiter des données volumineuses (plusieurs millions de lignes, ou encore plusieurs téraoctets), et bâtir des environnements de simulation pour travailler en contexte maîtrisé.
En d’autres termes, il est possible de recréer des environnements de données similaires à des situations de production et de tester unitairement les nouveaux algorithmes proposés au marché par les acteurs de l’innovation.

 
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  Le CESP va publier une Grille d’analyse des solutions d’adverification corner
 

En plus de la visibilité des publicités digitales, la nouvelle grille, prévue pour l’été 2019, va intégrer le trafic invalide et la brand safety pour le display et la vidéo dans les environnements web et applicatif.

Dans un contexte de croissance soutenue des investissements de la publicité en ligne - le 21ème Observatoire de l’e-pub situe la progression du marché à + 17 % en 2018 versus 2017 (pour un total marché de près de 4,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires net) - les annonceurs manifestent plus que jamais leur intérêt pour l’adverification.
Il s’agit de « vérifier que la publicité est vue, par des humains et non des robots, dans un contexte approprié pour la marque », rappelait Valérie Morrisson, Directrice Générale du CESP dans le Forum de l’Audience N°15 consacré à cette thématique.

analyse

En janvier 2016, le CESP avait publié une première grille d’analyse portant sur huit solutions de mesure de la visibilité, qui a été mise à jour en décembre 2017. Dans le contexte du Label Digital Ad Trust destiné à étudier et valoriser les sites engagés dans des pratiques publicitaires responsables et auxquels quinze grands annonceurs viennent d’apporter leur soutien en février dernier, le CESP a jugé utile l’élargissement de la grille aux problématiques de trafic invalide et de brand safety, qui font partie des cinq objectifs-clés du label qui sont contrôlés par l’ACPM et le CESP, « tiers labellisateur ».

Un Comité Technique avec les acteurs de l’adverification

Pour cet élargissement de la grille, le CESP a mis en place un Comité Technique regroupant les principaux acteurs de l’adverification présents sur le marché, afin d’apporter de la transparence sur les outils et les spécificités techniques liées à la mesure « et notamment de mieux couvrir toute la problématique de la mesure de la vidéo », précise Dany Péria, Directrice de projets Radio, Internet, Adverification au CESP.

Les premiers membres de ce Comité technique sont les mesureurs - Adloox, Comscore, IAS, Meetrics et Moat - qui sont devenus adhérents du CESP et se sont engagés à lui communiquer les informations nécessaires pour produire, chaque année, une grille sur la mesure de la visibilité, du trafic invalide et de la brand safety pour le display et la vidéo, dans les environnements web et applicatif.

Logos

Cette grille sera publiée sur le site du CESP et présentée aux principaux acteurs médias et digitaux dans le cadre du collège Internet. La première publication de la grille d’analyse sur l’adverification est prévue durant l’été 2019. Elle sera disponible en français et en anglais.

* Dévoilée en janvier 2019, pour l’analyse du marché 2018, cette étude de référence, initiée par le SRI est réalisée pour la 10ème année consécutive par le cabinet de conseil et d’audit PwC, en partenariat avec l’UDECAM.


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Si vous avez manqué le début

L’adverification désigne, dans l’univers de la publicité digitale, les procédures techniques permettant de vérifier la qualité d’un inventaire ou d’une impression publicitaire. 

Courant 2015, à la demande du SRI et de l’UDECAM, le CESP a commencé à travailler sur la visibilité des publicités digitales, réalisant une première mission afin de faciliter la compréhension des méthodologies utilisées pour la mesurer. Huit solutions de mesure de la visibilité avaient été étudiées et à l’issue de cette analyse, le CESP, l’UDECAM et le SRI avaient proposé cinq recommandations pour le marché français sur leur bonne utilisation.

Ces recommandations portaient sur l’optimisation du processus de taggage, la définition de cinq indicateurs communs à reporter systématiquement (impressions servies, impressions mesurables, impressions visibles, taux de mesure et taux de visibilité), la transparence sur le trafic invalide, la prise en compte des restrictions de mesure dans l’interprétation des résultats et l’accès aux outils pédagogiques.

 
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Trois nouvelles recrues au CESP
Pierre Villa a rejoint l’équipe de Patricia Schultz, Directrice de projets, le 14 janvier dernier au poste de Chargé d’Etudes. Diplômé de Sciences Po Bordeaux. Il avait précédemment occupé des postes d’analyste dans le groupe Xerfi et chez Lidl.
Fatou Sall a rejoint le CESP le 4 février au poste d’Ingénieure Statisticienne/Data Scientist. Titulaire d’un master de l’ENSAE-Paristech, elle avait auparavant travaillé chez Orange et Publicis Sapient.
Etudiant en 4ème année à l’ISEP, Sylvain Zhou a rejoint le CESP le 1er février pour un stage de 6 mois. Ils ont tous les deux intégré l’équipe d’Olivier Hays, Directeur Data Science.

CESP nouvelles recrues

Audit de solutions Data
Après l’audit de la solution Gravity Data Media, le CESP continue à accompagner les innovations data avec l’audit de la solution Drive to Store de Capital Data. La promesse de cette nouvelle approche est de quantifier les visites en magasin et l’uplift sur les ventes générées par des campagnes publicitaires sur mobile.
Le CESP audite aussi actuellement l’outil Data Checking de Médiamétrie. Cette solution permet d’analyser la qualité d’une base de données par rapport à une base de référence constituée à l’aide des interviews téléphoniques de l’institut. Les conclusions de ces audits seront communiquées lors du prochain Collège Data en avril.

Slovénie
En mars prochain, le CESP entamera l’audit de la mesure d’audience de la télévision avec de nouveaux partenaires. Cette mission a été demandée par l’industrie des principales chaines de télévision de Slovénie pour évaluer la solution mise en place par Nielsen en toute transparence.

Inde
En février, le CESP a présenté l’audit des process de la mesure d’audience au BARC, opérateur de la mesure d’audience TV en Inde. Ces conclusions ont été très bien reçues et les principales recommandations seront déployées dans les semaines à venir. BARC et le CESP ont également réfléchi à un programme d’audit pour les années à venir.

 
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Prochains audits du CESP
Avril : Chaîne de production du Médiamat et focus bases d’enquête de Médiamétrie.
Juin : Internet Global ; Focus gestion du panel Médiamat et audit de Home devices.

19 mars : Petit Web organise la 3ème édition de Jardins Ouverts, Jardins Clos 
Valérie Morrisson a participé à la table-ronde « La nouvelle commercialisation à la durée et les nouveaux indicateurs du marché » avec Médiamétrie et IAS.

11 - 12 avril, 8e Printemps des Etudes
Le CESP est partie prenante de la conférence des Associations sur le thème : « De l’IA à l’IH : le métier de la connaissance client redéfini au sein des organisations », qui se tiendra le vendredi 12 avril à 11h15.
En savoir plus : www.printemps-etudes.com

Du 13 au 16 mai : conférence I-COM à Malaga
Le CESP participera aux groupes de travail sur les standards internationaux et présentera un papier durant la session de la conférence « Data Quality ».

Du 19 au 22 mai : Conférence de l’EMRO à Bordeaux
Pays hôte en 2019, le CESP y présentera notamment, avec ses partenaires dont l’ACPM et Médiamétrie, un panorama des études d’audience du marché français.

6 juin à 10h : Assemblée Générale du CESP

18 juin (matinée) : Forum Digital IREP/IAB/CESP
Le Forum Digital IREP/IAB/CESP sera consacré, cette année, au mobile.

 
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